Statistiques et sondages, des outils redoutables de manipulation de l’opinion © stock.adobe.com

Statistiques et sondages, des outils redoutables de manipulation de l’opinion

Publié le , mis à jour le

Rien de plus facile pour convaincre que d’utiliser des stats, des sondages, des sources chiffrées. C’est juste l’outil le plus efficace pour convaincre. En utilisant le biais de conformité, un simple sondage peut influencer les personnes n’ayant pas d’opinion tranchée. Et les médias, les politiques, les décideurs, tout le monde en use et en abuse.

 Le biais de conformité

Vous le savez, très souvent, nous avons besoin d’appartenir à un groupe, de nous conformer à un groupe. C’est ce fameux comportement moutonnier que nous reprochons aux autres, et pourtant, mais que nous suivons. Ainsi, sans conviction personnelle ou connaissance ou avis tranché sur un sujet, l’on peut très vite adopter l’avis de la majorité d’un groupe. Le fruit d’une étude ou d’un sondage. Il ne s’agit ni plus ni moins d’un biais de conformité. Si une majorité pense une chose comme étant vraie, cela ne veut pas dire pour autant qu’elle l’est. Et pourtant. Toute notre société repose sur ce principe.

 Sondages, toujours orientés

Les sondages ne sont pas effectués au hasard. Ils sont toujours orientés. Le commanditaire du sondage souhaite donner une assise chiffrée à son message, ce qu’il a à dire ou à vendre. En faisant ainsi, il s’assure de convaincre facilement tous ceux qui n’ont pas d’idée tranchée sur un sujet.
Ainsi, il est très facile d’influencer l’opinion de la population, à coup de sondages et autres statistiques. Le plus souvent la population ne prenant pas le recul nécessaire vis à vis des chiffres donnés, sans évoquer les traditionnelles erreurs d’interprétation qui vont naturellement avec toutes statistiques.
C’est d’ailleurs pourquoi les sondages politiques ne doivent plus être publiés peu avant les élections, car les votants indécis suivront les sondages et voteront en conséquence.

 Les erreurs d’interprétation des statistiques

Un petit exemple. Pendant une décennie, il était admis que les Français avaient le plus d’accidents en voiture à une distance de moins de 10km de chez eux. Les chiffres étaient à l’appui. Incontestables. Les interprétations étaient alors que, proches de chez eux, les conducteurs étaient moins attentifs, connaissant le chemin par cœur.
D’autres études ont montré que tout ceci était purement faux. Le biais étant que tout naturellement, nous circulons bien plus souvent proche de chez nous, que loin de chez nous. Car pour aller loin de chez nous, il faut bien partir de chez nous, donc proche... Avec le même taux d’accident, fatalement, le taux d’accident proche de chez nous est plus élevé, car nous circulons plus souvent proches de nous. Voici donc l’exemple d’une stat qui ne veut strictement rien dire, et pourtant, elle a servi de campagne à de nombreux spots publicitaires de prévention routière.

Votre avis

Forum des lecteurs : votre opinion, un témoignage, un avis, lancez un débat!