23% des Français prennent moins de précautions dans leur vie numérique que dans leur vie réelle
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23% des Français prennent moins de précautions dans leur vie numérique que dans leur vie réelle

Etude statistique sur le manque de vigilance des Français lorsqu’ils naviguent sur Internet, sans ceinture... 58% des moins de 25 ans utilisent toujours le même mot de passe ou plusieurs fois le même

Publié le , mis à jour le

Ce sentiment d’être protégés contre ces risques connus frise l’inconscience et rappelle les plus sombres heures de la sécurité routière dans les années 80, avec une ligne de conduite dominante : « cela n’arrive qu’aux autres ». Parallèlement, bien qu’également conscients de ces dangers et utilisant le numérique au quotidien, les jeunes affichent des comportements à risque plus importants que le reste de la population. Ce décalage entre les pratiques de la vie réelle et la vie virtuelle (qui confie les clés de son domicile à un inconnu ? qui conduit aujourd’hui sans ceinture de sécurité ?) est une source de risques majeure qu’il convient de contrer en urgence par un changement radical des pratiques de navigation.

 Des pratiques à risque malgré une conscience des dangers

Cette étude, confiée à l’IFOP par Dashlane, souligne le manque de vigilance des Français lorsqu’ils naviguent sur Internet. Elle démarre par une analogie avec les pratiques de sécurité et de protection des automobilistes : si le verrouillage de la ceinture de sécurité est la mesure la plus respectée aujourd’hui (100% des Français suivent cette règle, dont 96% « systématiquement »), celle-ci l’était beaucoup moins il y a 40 ans. Mais avec le temps, nous l’avons accepté et intégré dans nos comportements, ce qui a significativement contribué à réduire le nombre de morts et de blessés graves sur les routes.
Il est temps de faire la même chose pour notre sécurité en ligne ! Car bien que la plupart des internautes français se déclarent conscients des risques de sécurité véhiculés par leurs pratiques numériques, les règles de base de sécurité restent trop rarement respectées.

En effet, l’enquête démontre que plus de huit personnes sur dix considèrent qu’elles peuvent être personnellement atteintes par une intrusion dans leurs données personnelles (88%), une arnaque sur un achat (87%), une utilisation frauduleuse de leurs coordonnées bancaires (85%) et une usurpation de leur identité (84%). Ces risques inquiètent énormément plus d’un quart (29% pour l’usurpation d’identité), voire plus un tiers de la population française qui s’y sent « très exposée » (35% pour l’arnaque, 34% pour l’utilisation des coordonnées bancaires et 33% pour l’intrusion).

Mais en pratique, les Français n’exercent que peu de vigilance vis-à-vis des risques les plus menaçants. Seulement 9% des personnes interrogées estiment qu’utiliser plusieurs fois le même mot de passe constitue l’un des principaux comportements à risques sur Internet et 42% des personnes interrogées utilisent toujours le même mot de passe (ou plusieurs fois le même selon les sites). Pour les français, la principale menace concerne l’intrusion potentielle de virus (60%). Les risques liés à la perte de confidentialité des données personnelles ne sont évoqués que dans un deuxième temps (52%). Et ils semblent également sous-estimer les habitudes qui rendent les données personnelles vulnérables et qui les exposent aux risques d’intrusion et donc d’usurpation d’identité (seulement 20% citent : « ne pas se déconnecter d’un site sur lequel on est identifié » et 14% : « aller sur des sites web illégaux »).

Un sentiment de protection frisant l’irresponsabilité
7% des Français considèrent agir avec autant de prudence sur Internet que dans la vie réelle. Néanmoins, la plupart estime se comporter « plutôt » avec autant de précautions en ligne que dans la vie de tous les jours. Un quart seulement des Français admet ne pas suivre les mêmes règles de prudence sur Internet (23%) que dans la vie réelle. Pourtant, les menaces émanant d’Internet sont bien réelles (chaque année, plus de 200 000 identités sont usurpées en France, selon le CREDOC) et on assiste aujourd’hui à l’émergence d’une véritable industrie du cybercrime et de la fraude. Comme sur la route dans les années 80, les français se sentent à tort « protégés » individuellement, ce qui traduit une irresponsabilité (« cela n’arrive qu’aux autres ») qui les expose à de grands dangers.

 Les jeunes sont les plus laxistes

Parmi eux, les jeunes (c’est-à-dire la génération tout numérique ou « Gen Y ») semblent particulièrement exposés aux dangers véhiculés par Internet, du fait de pratiques encore plus laxistes que le reste de la population. Par exemple, 58% des moins de 25 ans utilisent toujours le même mot de passe ou plusieurs fois le même selon les sites contre 39% des plus de 35 ans ; 72% prennent des précautions particulières pour protéger leurs données administratives (contre 80% chez les plus âgés) ; et 66% ont le sentiment de prendre les mêmes précautions online qu’offline (contre 82% des plus de 35 ans). Toutefois, ils sont tous aussi conscients des risques que leurs aînés, voire parfois un peu plus (61% des 18-24 ans sont conscients des risques de calomnie ou d’atteinte à la réputation, contre 41% seulement des plus de 65 ans).

(Source/commanditaire du sondage : Dashlane auprès de l'IFOP)

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